Pourquoi on ne peut plus rire de tout !

Écrit par sur 26 avril 2013

Peut-on rire de tout ? La question a été déjà évoqué par Monsieur feu Desproges lors du Tribunal des flagrants délires avec pour invité Jean-Marie Le Pen.

 Il conclut par « on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui », il semble que les temps changent puisqu’à priori on ne peut même plus rire de tout !

Dans cet article ouvrons la polémique du fameux « on ne peut plus rire de ça maintenant » que j’entends partout !

Peut-on rire de tout ? Oui mais pas avec n’importe qui !

 

Je n’invente rien, je reprends la citation de Desproges et je rends à César ce qui appartient à Pierre (Desproges)

 

Le métier d’humoriste n’est pas soumis à un vrai cahier des charges. Il est le libre défenseur de la liberté d’expression et nul ne saurait le contester !

En revanche l’histoire a montré que cette liberté d’expression tendait à perdre de sa superbe et à diminuer peu à peu sa zone de confort.

 

Retour en arrière :

 

Coluche a longtemps créé des polémiques, il « tapait » sur tout le monde :

 

  • L’Eglise

  • La politique

  • L’administration

  • La police

  • Le corps médical

  • Les médias

 

Desproges n’était pas tendre non plus autant dans ses réquisitoires que dans ses sketchs

 

  • La mort

  • L’antisémitisme

  • La guerre

  • Le racisme

 

Avec un cynisme qui depuis a fait des émules, il se moquait de tout, rien n’avait de grâce aux yeux de son irrespect bâillonné parfois par les décideurs et la censure.

 

 

Mais Coluche et Desproges allaient au bout et profitaient d’une époque où le politiquement correct n’était pas de rigueur.

Pourquoi eux pouvaient rire de tout, même s’ils ne plaisaient pas toujours ?Je pense que la réponse est simple, ils incarnaient des personnages.

 

Peut-on en vouloir à un personnage, je ne pense pas !

 

 

Si on revient plus près de nous, Stéphane Guillon viré de France inter a dépassé les limites de l’acceptable. !

Relisez cette phrase, Stéphane Guillon viré de…vous comprenez, on parle de Stéphane Guillon et non de Stéphane Guillon Chroniqueur !

 

Pourquoi Canteloup ou Géra  peuvent dire autant d’horreurs sinon plus que Stéphane Guillon ?

Parce qu’ils représentent des personnages.

Leur don pour l’imitation est un garde-fou pour la censure, et la parodie gène moins que la verve virulente d’un humoriste à la plume assassine.

 

  • Créer un personnage, voilà ce qu’un chroniqueur comme Guillon aurait dû faire pour éviter ces ennuis.

 

 Pourquoi un tel changement en à peine 15 ans ?

 

Qui est responsable si ce n’est le politiquement correct !

 

Quand j’étais à la fac, mon prof de philo nous avait prévenus pourtant, en nous disant qu’une chose horrible allait se passer.

L’arrivée du politiquement correct pour lui était le signe d’une société qui n’aurait plus autant la liberté de parole, ou d’expression qu’elle ne l’a eue !

 

 

rire de tout ou poltiquement correct 

Le politiquement correct allait laisser la place, à la pensée unique, à la parole tiède, sans saveur et à la disparition des nuances.

Cette disparition que George Orwell qualifiait de dangereuse dans son roman d’anticipation 1984.

 

On parle de novlangue, cette langue qui supprime les nuances et les mots que l’on juge néfastes.

 

En quelques années, les politiques et les médias ont fait accepter une sorte de pensée unique basée sur l’adoucissement à l’excès de certaines formulations :

 

  • De caissière on devient hôtesse de caisse
  • De aveugle, à non voyant
  • De sourd à mal entendant
  • De bête à icône de téléréalité

 

Ce politiquement correct reçoit le soutien des associations (à la base légitime) qui peuvent parfois abuser du procédé !

 

  • La Licra (Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme)
  • SOS Racisme
  • La liste est longue, mais on y trouve beaucoup d’associations

 

Les dérives existent, et je ne vais pas me faire que des amis, mais il faut avouer que parfois on nous prend pour des abrutis !

 

Or nous sommes assez intelligents pour voir que la connerie, l’inhumanité ou la bêtise n’ont rien à voir avec les origines ethniques ou la religion de tel individus !

 

Je vous invite à réécouter la chanson de Brassens : Le Temps ne fait rien à l’affaire (Quand on est con on est con), que l’on soit noir, arabe, juif, musulmans, chinois, petit, gros, moche, beau, grand…

La connerie peut toucher tout le monde.

 

Et le politiquement correct voudrait nous faire croire que dire infirme, pauvre, riche…c’est ne pas respecter les humains ! On rêve !

 

Pour beaucoup de détracteurs que vous pouvez voir dans des débats très intéressants sur Arte à des heures de faible écoute, le politiquement correct ne représente qu’un carcan intellectuel que toute expression d’une opinion doit accepter, imposant en fin de compte d’adopter un ensemble d’idées !

 

Bienvenue dans la pensée unique !

 

 

 

L’auto-censure, une nouvelle forme de contrôle de la libre pensée

 

Comme moi, vous entendez certainement un peu partout, dans la rue, dans les médias le fameux « oui c’est drôle mais on ne pourrait plus le dire maintenant ! »

Mais au nom de quoi on ne peut plus rien dire ? Où est le vrai problème au-delà du politiquement correct ?

 

Bien entendu les humoristes ne sont pas là que pour choquer la bien-pensance mais il est là aussi pour réveiller un peu les gens de leur léthargie.

 

Si les humoristes ne le font pas, qui le fera !

 

Moi même quand j’écris, je me surprends en train de me dire « non ça je ne peux pas la mettre » !

Et voilà je suis tombé dans le politiquement correct et je suis condamné à écrire de façon fade, insignifiante et surtout pas honnête vis-à-vis de ma personnalité !

 

  • Patrick Timsit avait eu des problèmes avec un sketch lorsqu’il se moquait des trisomiques.

Mais petit retour en arrière, L’humoriste ne se moquait pas il incarnait un personnage odieux qui ne respectait rien. Et c’est ce personnage qu’il faisait parler !

La distance entre l’homme et son personnage n’était plus à prouver.

 

  • Elie Sémoun incarne aussi ce qu’il appelle lui-même des « monstres » qui par leur propos, leur cynisme, leur immoralité, peuvent choquer.

 

Pour les humoristes cette catharsis est un exutoire, pour supporter ce qu’il y a de plus bas, ignoble dans l’être humain.

 

Ces humoristes là ne sont pas à l’abri du politiquement correct, de l’auto-censure et au final de créer des sketchs, des spectacles qui ne créeront pas la polémique qui au final, n’apporteront rien de plus qu’un simple divertissement.

 

Le mot divertissement pour les politiques et les médias, à quelques exceptions, signifie détourner l’attention !

C’est une des raisons de la mise en avant de Gad Elmaley, Franck Dubosc ou de Florence Forrest dont le talent n’est absolument pas à remettre en cause (je suis assez fan des trois) mais les médias savent que ces humoristes n’apportent pas de polémique ou de remise en question.

 

 

Conclusion

 

Nous vivons une drôle d’époque, où c’est une minorité de personnes (associations, groupes…) qui a plus d’impact et de force pour désarmer, assigner en justice ou faire taire les humoristes pour un mot de trop, une formule non politiquement correct.

 

Bien sûr reste l’affaire Dieudonné qui est complexe et qui va au-delà de l’humour.

Cette affaire a pris des tournures troubles sous forme  de règlements de comptes médiatico-politique.

 

Dieudonné reste un très bon comédien et humoriste, la seule erreur à mon sens qu’il ait faite c’est de créer ce sketch polémique pour la télévision.

Personne ne paye la redevance pour se sentir agresser (même si l’humoriste ne l’a pas voulu) alors que si vous payez une place de spectacle pour aller voir tel artiste, vous savez à quoi vous attendre, vous êtes donc un public averti !

 

Alors dans ce cas, comment peut-on encore emprunter des chemins de traverse et continuer à faire rire, sourire, ou évoquer des sujets brûlants sans risque ?

 

En gardant vos sujets chauds pour la scène, et non la sphère médiatique.

 

J’ai posé la question à mon amie humoriste Christine Berrou qui n’hésite pas dans son spectacle à vanner sur des sujets politiquements incorrects.

Elle dit que ça dure le temps d’un sketch…après on oublie la polémique ! et le public ne lui en tien jamais rigueur.

 

Remerciement à Jérémy Ferrari, Sébastien Giray, Christine Berrou, Stephane Guillon, Didier Porte, Gaspart Proust, qui n’ont pas encore écouté les sirènes du politiquement correct ! 

 

 

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Et vous, êtes vous politiquement correct, que pensez-vous de cette pensée unique ?

Répondez dans les commentaires ci -dessous 

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