une SCÈNE OUVERTE…à la mise à mort des artistes débutants !
Écrit par Lion'L sur 17 mars 2014
Dans cet article je prends position contre la scène ouverte qui propose au public d’humilier les artistes…
Les jeux sont faits, rien ne va plus, je parle des jeux du cirque qui sont de retour !
Fuyez ô pauvres mortels, vous qui aimez la bienveillance et l’encouragement !
Que ce soit pour le taureau ou un artiste, la mise à mort dans l’arène est une mise en scène dont le spectacle ne me réjouit guerre !
Une production a osé créer la 1ère scène ouverte à ma connaissance qui sera tout l’inverse des autres, de celle du Trévise par exemple.
La scène ouverte qui est bienveillante, encourageante, bon enfant, est bafouée par le cynisme digne d’une émission télévisuelle qui prône la manipulation, la perversion et les éliminations !
Monter sur scène est une envie, une nécessité, une vocation, mais avant tout une épreuve : celle du jugement premier…
En effet être artiste c’est repartir en arrière, au temps où le sadisme des profs de maths classait les notes de la meilleure à la pire.
Juger, tous les jours, voilà ce que ressentent les artistes, en herbe ou en déforestation. Que l’on débute ou que l’on devienne ringard, tous autant qu’ils sont, sont soumis au jugement.
- Du public
- De leur producteur
- De leur équipe
- Des autres artistes
Et ce jugement, ils l’acceptent parce que ça fait partie du métier.
Mais doit-on juger un artiste qui débute, qui commence sa carrière de la même façon qu’un professionnel qui a déjà fait ses armes, et qui parfois n’est à sa place que par copinage, par caprice ou par ADN héréditaire plus que par le talent qui transpire de ses œuvres ?
Ce n’était pas une question !
Pourtant c’est ce qui se passe dans un théâtre parisien, que je ne citerais pas pour ne pas faire de publicité gratuite.
D’ailleurs n’est-ce pas ça le but de cette polémique, que de créer un buzz autour d’un théâtre en perte de vitesse ?
Je n’ai pas les éléments de réponses, mais voici ce que propose cet établissement, temple du pied à l’étrier pourtant : une scène ouverte où l’on peut en gros, humilier l’artiste débutant qui n’est pas au point sur son numéro !
Et voici l’argument de la production :
« Il ne suffit pas de monter sur une scène pour être artiste, c’est du travail ! »
Ok, et on progresse en travaillant et grâce aux encouragements aussi !
Alors faut-il que je déverse ma bile sur ce concept qui rappelle les jeux de Rome pour divertir le peuple et oublier de parler des vrais problèmes de barbarie que causait César ?
>Un artiste sur scène se sent aussi protégé qu’un prisonnier sur un peloton d’exécution en attendant la grâce d’un éventuel chef d’Etat qui en aurait pour une fois.
>L’artiste est comme un funambule, qui avance à petits pas entre deux corniches, qui redoute le coup de vent pour le précipiter dans le vide sans avoir terminé sa course à temps !
>L’artiste est comme le taureau dans l’arène près pour une mise à mort…, fusillé du regard, ou attendri par un sourire dans une salle plus ou moins obscure, il se livre, se met à nu au risque de ne pas plaire.
Alors, je l’affirme, nul besoin de scène ouverte pour flinguer gratuitement les artistes en herbes. L’artiste ne fait déjà très bien lui-même, ou elle même.
Les scènes ouvertes existent pour tester des sketchs, et commencer une carrière tranquillement, sans peur du jugement des autres et sans se faire flinguer son ego gratuitement qui n’existe déjà pas beaucoup pour certain.
L’humour segmente par essence, et n’est en rien fédérateur !
Enfin l’ultime argument des défenseurs de ce concept, c’est le bénéfice que l’artiste reçoit avec un jugement honnête du public (comme si la bienveillance n’apportait rien!) et que leur numéro, sera meilleur la prochaine fois, ! Oui enfin s’il s’en accorde une… !